19è DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE, ANNEE B

Dimanche de l’abondance. Dieu se donne en Nourriture.

JESUS, PAIN DE VIE, Jn 6, 41-51

CONTEXTE DU TEXTE EVANGELIQUE

Nous sommes un peu avant la Pâque juive. L’étau se resserre de plus en plus sur Jésus. Il venait d’évacuer un grand enseignement trois jours durant, dans un endroit désert. Endroit propice à  l’écoute attentive vue qu’aucune attache ne distrait ni ne démotive. Prenant pitié de la foule accourue pour l’écouter parler du Royaume, il s’occupe de les nourrir afin qu’ils aient la force de rentrer chez eux, puis il va enseigner à Capharnaüm et là survient la controverse avec les juifs. Ils murmurent en protestation à ce qu’il dit.

Jésus les renvoie à l’Écriture qu’ils croient maîtriser en leur citant ceci:  « Ils seront tous enseignés par Dieu » Jn 6, 45(Is 54, 13 ; Jr 31, 33b). En lui, c’est Dieu qui est là.  Le pain multiplié a tout de même fait naître une foi embryonnaire dans les cœurs de ceux qui venaient de manger au point qu’ils s’exclamaient : c’est vraiment lui le prophète qui doit venir dans le monde ! (Jn 6,14). Dans le monde, pas pour Israël seulement. C’est une profession de foi qui émane de leurs esprits obtus pour le moment incapables de connaître qui il est vraiment. Il marche sur la mer et ses disciples se rendent compte qu’ils ne le connaissent pas encore (Jn 6, 16-21). Plus qu’un prophète Jésus vient pour sauver le monde.

TA PAROLE EST LA LUMIERE DE MES PAS, LA LAMPE DE MA ROUTE. Ps 118 (119), 105

De la Manne périssable au Pain Vie, Incorruptible

      Vos pères ont mangé la manne mais ils sont morts (Jn 1, 49). Moïse aussi. La manne était utile juste pour l’heure du repas. Ceux qui ont voulu en faire des réserves l’ont perdue au lever du jour. Elle a été donnée pour le peuple en marche vers la Terre Promise en préfiguration du Pain venu du ciel, Chair du Fils de Dieu, Pain qui revêt l’incorruptibilité. La fraîcheur de cette Chair divine maintient l’âme qui languit à sa recherche et la revêt d’immortalité dans son pèlerinage vers l’éternité. C’est le Viatique. De la manne au Pain de Vie, c’est un passage de la vie éphémère à la Vie Éternelle.

 

De la faim matérielle à une Faim spirituelle

    Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là, (Jn 6, 34). L’homme se nourrit pour rester en vie et chaque pays a ses habitudes alimentaires. Pour notre Royaume où il n’existe nulle différence, le même Pain est servi à tous : le Corps du Fils de Dieu, Maître des Noces Éternelles. Les invités sont ceux qui brulent d’un désir ardent de manger ce Pain de Vie qui en lui seul renferme tous les goûts, répond au besoin du monde, assouvit sa faim, lui donne la Vraie Vie. Pour vivre dans ce Royaume, il faut donc manger de la chair divine. Cette Chair du Dieu-Homme consommée se consume, s’incorpore dans notre humanité pour lui transmettre l’immortalité. Elle est la manne éternelle qui ne perd jamais sa saveur et que l’on se plait à manger sans s’en dégoutter. Jamais personne ne s’enivre à le consommer comme boisson. Dieu s’est fait pâte malléable aux mains des boulangers impitoyables pour devenir encore leur rédemption. Qui veut vivre mange son Corps, boit son Sang pour être irrigué comme un jardin planté dans l’embouchure d’un fleuve. Christ se donne pour accompagner notre choix de vivre. Je suis le Pains de Vie, ne cesse-t-il de répéter. Unique vrai trésor dont la découverte pousse celui qui le trouve à tout vendre,  l’Insondable se donne toujours pour refaire les brebis chétives.

Mais les brebis ne sont jamais satisfaites. Même après avoir mangé à satiété, la foule désire davantage de miracles. Pourtant, le miracle du pain à lui seul était suffisant pour provoquer leur adhésion entière à l’enseignement de ce prophète qui n’est pas comme les autres.

A l’instar de cette foule, nous courrons comme des brebis, non seulement abandonnées mais surtout désorientées par nos désirs irrationnels qui nous jettent sur les appâts du monde. Alors à tout vent nous cherchons. Le sensationnel a pris le pas sur la quête d’une foi sincère et désintéressée.  Que nous sommes tous misérables ! Seul le Fils peut nous y affranchir. Il s’offre en nourriture et breuvage dans les déserts de nos vies mais nous lui préférons la nourriture périssable. Les maquis sont bondés, et personne n’est aussi pauvre pour s’en détourner. Le vrai sens de la vie est relégué au second plan au point que Celui qui nous attend en Veilleur Infatigable dans le creux des Tabernacles y veille seul. Comme certains de ses disciples nous préférons aller chercher ailleurs prétextant que ce qu’il dit est intolérable.

Le Maître du temps est devenu mendiant de notre temps, de notre amour. Le Donneur de la Vie supplie le quêteur, et ce dernier refuse de L’entendre. Il est là, il agit et nous refusons de Le voir. Des miracles, il en fait toujours dans nos vies mais nous demeurons insensibles à ses déclarations d’amour pour nous. La vie n’est-elle pas un miracle ? L’air qui nous est gratuitement servi n’est-il pas un miracle ? . . . Que voulons-nous ? La Vie ? Qui cherchons-nous ? Dieu ? Mais de Lui à nous, qui sait ce qu’il y de meilleur pour nous ? C’est lui Jésus qui se donne à nous, sans RELACHE.

Dominique mon père, rappelle moi de rechercher Dieu pour ce qu’Il est et pas toujours pour ce qu’Il a. L’Église était ta chambre où étendu à même le sol tu adorais Celui qui seul est digne de trôner dans ton cœur et de régner dans nos vies. Son Corps, oui Son Corps était pour toi le Vrai Pain à cause duquel tu pleurais de joie en le recevant. Crie à Dieu ma misère et crie à mon cœur la miséricorde de Dieu qui demande à me nourrir.

ACTES CONCRETS :

Faire à Dieu un clin d’œil en passant, cela lui suffit.

Penser à Lui un instant en passant, cela lui ravi le cœur.

Lui dire : je t’aime, voilà une familiarité qui va bien à son cœur de Père.

Lui parler comme à un ami, rien de plus qu’il désir de nous.

SOYEZ ASSIDUS A LA PRIERE. Col 4, 2a

Prière : Seigneur, aide-nous à te chercher pour la Vie que tu es et non pour le miracle que tu fais.

Garde nos cœurs plongés dans le Breuvage que Tu es et imbibe-les de ta présence qui nous fera demeurer constamment en Toi.

 

Sœur Nicole Kaboré, Communauté du Postulat à Boassa.

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