Deuxième
dimanche de l’Avent, année A
Méditation
de l’Evangile de Jésus Christ selon saint Mathieu (Mt 3, 1-12)
I.
SITUATION DU CONTEXTE
Suite au discours eschatologique du premier dimanche de
l’Avent dans lequel Jésus lui-même invitait ses disciples à veiller, nous
sommes vivement appelés à la conversion par la voie de Jean le Baptiste :
« Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est là ! » En ce
deuxième dimanche, rendons grâce à Dieu pour sa sollicitude paternelle et sa
miséricorde envers l’Homme qu’il a tant aimé au point de le rejoindre dans sa
nature humaine. Dans ce passage d’évangile proposé à notre méditation, notre
attention peut se poser d’une part sur le Précurseur et le message qu’il
transmet et d’autre part sur la foule qui accourt vers lui pour se faire
baptiser.
II.
MESSAGE
POUR NOUS AUJOURD’HUI
De Jean que pouvons-nous apprendre ?
Dans l’évangile de saint Luc, nous apprenons l’histoire de
cet homme, dernier des prophètes, conçut de façon miraculeuse, qui vécut au
désert jusqu’au jour où la parole de Dieu lui fut adressée. C’est au désert que
Jean s’est préparé pour annoncer à tout Israël la venue du Messie. Nous pouvons
percevoir le désert de Jean comme un désert existentiel, mais au-delà de cette
perception, il revêt inéluctablement un sens spirituel profond, celui de se disposer
à l’écoute de Dieu pour chercher et accomplir sa volonté. Jean s’est donc
laissé façonner dans le silence par le Verbe de Dieu avant de s’engager
résolument à préparer ses chemins. Il s’est laissé pénétrer par la sagesse de Dieu
avant d’être son porte-parole et il se réjouit de sa place de messager, prêt à
s’effacer devant le Messie. « Celui qui vient après moi est plus fort que
moi et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. » Par son
exemple, Jean nous indique la voie royale pour aimer et servir Dieu. Savons-nous
prendre du temps et faire silence en nous, pour nous laisser enseigner par la
sagesse infinie de Dieu ? Savons-nous nous anéantir devant Dieu pour que
toute gloire lui revienne ? Ce temps favorable de l’Avent nous est donné
comme un désert à traverser, un désert dans lequel résonne la voie de Jean le
Baptiste et celle des envoyés d’aujourd’hui qui nous invitent sans cesse à revisiter
nos vies et à rendre droits les sentiers du Seigneur. Un désert dans lequel
nous sommes conviés à méditer la Parole de Dieu et à nous laisser transformer
par elle pour qu’elle puisse prendre chair en nous. En effet nous sommes appelés
à nous départir toute illusion en vertu de notre titre de chrétien pour
produire un fruit qui exprime notre sincère conversion, pour témoigner par des
actes concrets notre retour à Dieu et notre désir d’entrer dans le plan de
salut qui nous est annoncé. Notre monde dit-on, a plus besoin de témoins que de
maitres. Ainsi, en nous exerçant à entrer dans la volonté de Dieu, nous pouvons
nous appliquer à travailler sur nous-mêmes pour nous dépouiller du vieil homme avili
par nos péchés et prendre à cœur la pratique des œuvres de charité qui sont à
notre portée. Ainsi, comme Jean Baptiste, nous serons des envoyés qui, par leurs
paroles et surtout leurs actes disent au monde que le Règne de Dieu est là. Mais
avant cela laissons-nous interroger par l’attitude de la foule qui accourt vers
Jean pour se faire baptiser.
Que pouvons-nous donc retenir de cette foule ?
A la prédication de Jean, la foule s’en allait à lui pour
se faire baptiser en confessant ses péchés. Tout Israël a prêté une oreille
attentive à la voie qui crie, qui invite à la conversion. Certes, le peuple
était dans l’attente du Messie libérateur. Sa promptitude à s’engager dans la
démarche de foi proposée par Jean s’inscrit donc dans cette aspiration au
salut. Elle est prête à suivre les consignes données par le précurseur.
Et nous, entendons-nous la voie de Dieu qui crie en
nous ? Avons-nous conscience de la présence du Royaume de Dieu parmi
nous ? Sommes-nous prêts à l’instar de cette foule à entreprendre un
chemin de conversion ?
Nous avons reçu le baptême de Jésus, ou peut-être nous
aspirons à ce baptême d’Esprit et de feu. Nous sommes donc revêtus de toutes
les faveurs divines pour produire un fruit qui exprime la conversion. Nous
sommes donc plus que jamais avertis que notre salut repose entre nos mains.
C’est en ce sens que nous pouvons comprendre la colère de Jean face au peuple
d’Israël, peule de prédilection pour le salut de Dieu. « N’allez pas vous
dire en vous-mêmes : nous avons Abraham pour père. » dit-il, il ne faut
donc pas se faire des illusions car « des pierres que voici, Dieu peut
faire surgir des enfants à Abraham ». Enfants de Dieu, nous le sommes par
son fils Jésus Christ ! Mais attention, Dieu nous invite à coopérer à
notre salut en faisant comme son fils sa sainte volonté.
III.
PRIERE
CONCLUSIVE
A l’exemple de Jean, le Seigneur nous invite à nous
abandonner entre ses mains pour qu’il fasse de nous ses serviteurs et à
l’instar de la foule, il nous invite à la conversion. Qu’il nous donne de
demeurer dans la présence de son Esprit, Esprit de sagesse et de discernement,
Esprit de conseil et de force, Esprit de connaissance et de sa crainte. Ainsi
d’un seul cœur et d’une seule voie, nous rendrons gloire à Dieu, le Père de
Notre Seigneur Jésus Christ. Amen !
Soeur Lucienne Bonkoungou, Communauté de Dourdan/Burkina Faso
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