REFLEXION
SUR L’EVANGILE DU 17è DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
ANNEE
B
Jn
6, 1-15
Explicitation de quelques expressions ou
attitudes
Jésus leva les yeux et
vit :
Tout part d’un simple regard. Jésus levant les yeux, vit la foule qui venait à
lui. Une attitude susceptible de faire naître la compassion, la miséricorde, la
solidarité, l’attention et la charité fraternelle.
Il dit à Philippe ….
Philippe lui répond : Jésus s’adresse à Philippe par
rapport à une situation bien précise et celui-ci répond. Le dialogue entre le
Maitre et le disciple peut renvoyer ici aux notions d’initiation à la
responsabilité, d’ouverture aux idées de l’autre et à la notion de
collaboration.
Rien n’est impossible à Dieu (Lc 1, 37). Toutefois Dieu nous a créés sans nous, mais il ne veut pas nous
sauver sans nous. Cf. Saint Augustin
En parcourant l’Evangile de ce 17è
dimanche du temps ordinaire qui nous interpelle à bien des égards, l’attitude
de Jésus à l’égard de la foule et de ses disciples retient particulièrement mon
attention. En effet, en même temps que Jésus se montre compatissant et
bienveillant envers la foule qui le suivait, il invite ses disciples à cultiver
ces mêmes vertus, intrinsèques à l’identité du bon pasteur et à faire confiance
en la providence divine. Comme nous pouvons bien le remarquer dans cet extrait
de saint Jean, Jésus est saisi par la misère de cette foule affamée qui le suit
depuis plusieurs jours maintenant. Ayant constaté que les disciples ne se
préoccupent pas autant de la foule, il pose cette question piège et
provocatrice à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour
qu’ils aient à manger ?». Une interrogation qui met Philippe et ses
compagnons en action, qui les pousse à cogiter et à se mouvoir afin de trouver
une solution à la situation qui leur est posée par le Maître. C’est alors
seulement qu’ils commencent à prendre véritablement conscience de leur
responsabilité vis-à-vis de cette foule affamée aussi bien matériellement que
spirituellement.
Cette même question adressée autrefois aux
disciples nous est posée aujourd’hui. Savons-nous vraiment être attentifs aux
besoins vitaux de ceux qui nous entourent, qui nous regardent et qui comptent
sur nous ? En réalité, tous comme les disciples, nous sommes parfois,
passifs, indifférents ou réticents à apporter notre soutien à ceux qui sont
dans le besoin pour plusieurs raisons qui peuvent être entre autres : la
peur du manque quand se présente la nécessité de partager le peu que l’on a
avec ceux qui n’ont visiblement rien à nous apporter en retour ;
l’individualisme ; l’égoïsme ou tout simplement le manque d’attention à
autrui qui nous plonge progressivement dans l’indifférence ; etc.
Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu (Jn6, 12)
Par ailleurs Jésus attire notre attention
sur la manière dont nous utilisons les biens de consommations de nos jours.
Nous sommes dans une société de consommation où presque tout est à usage unique
pour ne pas dire jetable. Et parfois même on a l’impression que certaines
personnes plus ou moins aisées mettent leur honneur dans leur capacité à
dépenser inutilement des sommes faramineuses dans l’organisation de certaines
fêtes telles que les baptêmes, les mariages, les anniversaires et funérailles,
etc. A côté de ceux qui ont « le capable » et qui dépensent à leur
guise, il y a ceux-là aussi qui mettent leur fierté à se servir aveuglément des
repas pour jeter ou faire jeter par la suite. Le gaspillage est devenu une
valeur ou du moins pour certains. Face à ces gestes de plus en plus banalisés
qui nous guettent tous, Jésus nous répète ceci « ramasser les morceaux qui
restent pour que rien ne soit perdu ».
Ouvres mes mains Seigneur qui se ferment
pour tout garder ….Apprends moi à partager. cf Hymne de la LH. Mercredi II
Jésus
nous invite aujourd’hui à un changement de mentalité, à dépasser nos tendances
purement humaines pour cultiver l’altruisme, l’attention et la responsabilité
désintéressée envers le prochain. Il nous invite en outre à savoir collaborer
avec lui pour l’avènement du règne de Dieu dans nos milieux de vie. Devant les
situations apparemment insolubles, Jésus nous invite à avoir une foi
inébranlable et à savoir toujours compter fermement sur celui à qui rien n’est
impossible. C’est à cette condition qu’il pourra multiplier l’insignifiant que
nous avons, en vue du bien-être du plus grand nombre.
Que ton amour Seigneur soit sur nous comme
notre espoir est en toi. (Ps33,
22)
Seigneur
Jésus nous te disons merci pour ta bienveillance à notre endroit. Accorde- nous
la grâce de redécouvrir le sens de l’attention, de la charité fraternelle, et de
la responsabilité désintéressée envers le prochain. Apprends-nous à être
généreux à l’instar de ce tout petit garçon pour partager ce que nous avons et
ce que nous sommes avec ceux qui sont dans la nécessité afin de soulager la
misère des autres et ainsi, de prendre notre part dans le service du Royaume. Amen !
Sœur Lucienne SAM, Communauté Sœur Paule
Hélène ( Kossoghin),Ouagadougou.
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